L’esprit critique ou la seule arme contre la connerie ambiante

esprit critique

On vit une époque formidable, non ? Tout le monde hurle à la désinformation, pointe du doigt l’intelligence artificielle comme si elle était le diable en silicone, et accuse les Russ WEIGHT pirates d’avoir piraté nos cerveaux avec des lignes de code malveillantes. « L’IA raconte n’importe quoi ! » braillent les uns. « C’est une arme de manipulation massive ! » pleurnichent les autres. Et moi, je rigole doucement dans mon coin, parce que franchement, on dirait une bande de gamins qui découvrent que le Père Noël n’existe pas. Spoiler alert : le monde a toujours été un immense bordel de mensonges, d’approximations et de vérités tordues. L’IA ? C’est juste le petit dernier dans la famille des boucs émissaires. Alors, arrêtez de pleurnicher et ouvrez grand vos yeux : il faut garder son esprit critique. Point barre. Il est essentiel de cultiver cet esprit critique pour naviguer dans cette mer d’informations biaisées.

Croire en rien ? Non. Se poser des questions ? Toujours.

Attention, hein, je ne vous dis pas de virer nihiliste, de tout rejeter en bloc et de vous planquer dans une grotte avec un panneau « Je ne crois plus en rien ». Ça, c’est bon pour les ados en crise ou les philosophes qui veulent se la jouer profonds. Non, garder son esprit critique, ça ne veut pas dire bazarder toute confiance en l’humanité – même si, soyons honnêtes, elle ne le mérite pas toujours. Ça veut juste dire : posez-vous la question. Toujours. Systématiquement. Comme un réflexe pavlovien face à la connerie. « Est-ce que c’est vrai ? » C’est la seule phrase qui devrait tourner en boucle dans votre tête, que vous lisiez un tweet, un article ou que vous écoutiez votre tonton Roger au repas de famille. C’est en développant cet esprit critique que nous pourrons distinguer le vrai du faux.

Et ne venez pas me dire que c’est trop fatigant. Parce que l’alternative, c’est quoi ? Gober tout cru ce qu’on vous sert ? Avaler les salades bien emballées qu’on vous balance à la télé, sur X, ou dans le dernier best-seller à la mode ? Si vous faites ça, autant vous tatouer « mouton » sur le front et rejoindre le troupeau. L’esprit critique, c’est pas un luxe, c’est une obligation. Surtout aujourd’hui, où tout le monde – absolument tout le monde – a un avis, une tribune et un mégaphone numérique.

L'esprit critique

L’IA, le grand méchant loup du XXIe siècle

Prenons l’IA, tiens, puisque c’est le punching-ball du moment. « Elle ment ! Elle est biaisée ! Elle est contrôlée par des hackers russes qui veulent nous faire croire que la Terre est plate et que Poutine est un saint ! » Calmez-vous, les conspis. Déjà, l’IA, c’est juste un outil. Elle ne “ment” pas plus qu’un marteau ne rate un clou tout seul – c’est l’humain qui tient le manche, et c’est lui qui cogne comme un manche, justement. Ensuite, si elle raconte des âneries, c’est parce qu’on la nourrit avec nos âneries. Elle pompe ses données sur le web, dans les livres, dans nos posts débiles sur X. Et devinez quoi ? Le web, les livres et X ne sont pas des temples de la vérité absolue. Choc.

Mais le plus drôle, c’est que cette panique autour de l’IA, c’est du réchauffé. On dirait un mauvais remake d’un film des années 90. Remplacez « IA » par « Google » ou « Wikipédia », et vous avez exactement les mêmes cris d’orfraie qu’il y a vingt ans. « Google référence des sites pourris ! Wikipédia est écrit par des amateurs ! » Bah oui, et alors ? Ça n’a jamais empêché le monde de tourner. Les moteurs de recherche indexent ce qu’on leur donne, et si ce qu’on leur donne c’est un mélange de génie et de purin, faut pas s’étonner de retrouver du purin dans les résultats. L’IA, c’est pareil. Elle ne fait que refléter notre chaos. Si ça vous choque, regardez-vous dans un miroir.

La désinformation, c’est pas nouveau, bande d’amnésiques

Et puis, arrêtons de faire comme si la désinformation était née avec ChatGPT ou les bots russes. Depuis que l’homme sait ouvrir la bouche ou tenir un stylo, il raconte des conneries. Les annuaires téléphoniques listaient des numéros bidon. Les encyclopédies papier, ces reliques qu’on vénérait comme des bibles, étaient bourrées d’erreurs ou de biais gros comme des immeubles. Les livres ? De la propagande à peine déguisée, parfois. Les Essais de Montaigne, c’est génial, mais entre deux réflexions sublimes, il y a des trucs datés qui sentent le moisi. Et ne me lancez pas sur les manuels d’histoire : selon l’époque et le pays, Napoléon est un héros ou un tyran, et Christophe Colomb un explorateur ou un génocidaire. Choisissez votre camp, camarade.

Les films, les documentaires ? Pareil. Michael Moore vous vend sa vérité avec des larmes et des violons, pendant que Hollywood réécrit l’Histoire pour que ça rentre dans un script de deux heures. Les profs ? Ils se plantent, oublient, ou répètent ce qu’on leur a appris sans vérifier. Les prêtres, rabbins, imams et gourous ? Ils vous servent du divin avec une sauce bien humaine, merci. Les journalistes, juges, politiques ? Ils se gargarisent de leur autorité, mais ils ont tous un agenda, un biais, ou juste une flemme monumentale de creuser plus loin que leur nez.

Et puis il y a les champions du grand n’importe quoi : Trump, les antivax, les platistes. Eux, ils ne se contentent pas de tordre la vérité, ils la pulvérisent, la passent au mixeur et en font une soupe alternative qu’ils servent avec un grand sourire. Mais même eux, au fond, ne sont qu’un symptôme. La vérité a toujours été un champ de bataille. Toujours.

La seule règle : doutez, doutez, doutez

Alors, qu’est-ce qu’on fait dans ce merdier ? On doute. C’est tout. On se pose la question magique : « Est-ce vrai ? » Et on cherche. Pas besoin de trouver LA réponse, d’ailleurs – parce que souvent, elle n’existe pas, ou elle est noyée sous tellement de couches de bullshit qu’il faudrait une pelleteuse pour la dégager. Mais chercher, c’est déjà gagner. Ça vous évite de tomber dans le piège des certitudes faciles, des slogans qui claquent, des vérités toutes faites qu’on vous balance comme des os à ronger.

Vous lisez un truc sur X qui vous fait bondir ? Vérifiez. Vous tombez sur un article qui accuse l’IA de tous les maux ? Creusez. Votre collègue vous sort une statistique impressionnante au café ? Demandez-lui d’où ça vient. Et si on vous traite de parano ou de casse-couilles, souriez : c’est le signe que vous faites bien votre boulot. Parce que l’esprit critique, c’est pas populaire. Ça dérange. Ça gratte là où ça fait mal. Mais c’est la seule chose qui vous sépare de la horde des crédules qui gobent tout, applaudissent tout, et retweetent tout sans réfléchir.

Et si on se trompait tous ?

Et puis, soyons honnêtes une seconde : même en doutant, on n’est pas à l’abri. Peut-être que moi, là, en écrivant ce truc, je vous raconte des salades. Peut-être que je suis un pion inconscient dans une vaste machination pour vous faire douter de tout sauf de moi – malin, non ? Ou peut-être que vous, en lisant ça, vous allez mal interpréter mes mots et partir sur une croisade contre l’IA, les Russes ou votre prof de philo de terminale. On est tous faillibles. Tous. Et c’est pour ça qu’il faut douter encore plus fort. Pas juste des autres, mais de soi-même aussi.

Alors, la prochaine fois que vous entendrez « L’IA désinforme ! » ou « Les médias mentent ! » ou « Tout est la faute de [insérez votre bouc émissaire préféré] ! », ne hurlez pas avec les loups. Prenez une grande inspiration, posez-vous la question qui tue – « Est-ce vrai ? » – et allez fouiller. Vous ne trouverez peut-être rien de sûr, mais au moins, vous ne serez pas un pantin. Et dans ce monde de marionnettes, c’est déjà une sacrée victoire.

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